“…travailler pour tuer mes jours contre le sommeil de mes nuits.”
3:45 pm ce vendredi à Ottawa
J’ai l’impression de perdre ma vie. Au moins je l’ai battu aux échecs une partie sur deux (lui, pas ma vie). Ensuite, je l’ai reconduit au bar où il travaille (rien d’autre à faire).
J’ai eu un flash. Walk in, and say:
I heard you need a barback
(je le sais, il me l’a dit, celui qu’il a formé la semaine passé s’est désisté aujourd’hui)
Travailler ce soir. Faire 100$ même si l’horaire tue ma joie de vivre, c’est assez excitant et bref pour survivre. Travailler demain soir. Peut-être même, (et je rêve) j’aurais pu subber barback jusqu’à ce qu’ils aient trouvé quelqu’un d’autre, après la St. Patrick.
J’y pense, j’y pense et j’y repense:
Easy money, remplir mon temps d’argent
de gens saouls
de stress, d’autre chose que “qu’est-ce que j’fais d’ma vie?”
contre le sommeil de mes nuits
travailler pour tuer mes jours. Mais tes vendredi de danse swing?
travailler pour tuer mes jours.
J’ai “besoin” d’argent et l’idée est excitante. Je m’ennuie presque du temps où je coulais des bières chez Magnan en détestant tout de l’endroit et des gens (sauf le sexy busboy qui a fini nu et trop saoul un jour (une nuit) dans mon lit avant de finir nu et trop saoul dans le lit d’une autre).
Oui, c’est clair, je m’ennuie!
Je pense à tout ça en conduisant vers l’Église où a lieu la soirée swing. Je me dis qu’ils ont peut-être besoin de volontaires ce soir pour organiser la soirée et si ça peut me sauver les 25$ (fuck, am I that broke?) d’entrée, pourquoi pas? J’ai rien d’autre à faire….à part poursuivre cette idée folle d’une nouvelle job qui n’a rien de commun avec mes rêves profonds.
La porte est barrée, il est beaucoup trop tôt et personne n’est encore arrivé.
Je rembarque dans le traffic et, pompée de je ne sais quelle volonté, la BijjMobile me ramène devant le Heart & Crown.
Je fais un U-turn.
Je respire dans mon char.
Je sors du char et je commence à marcher.
Dans l’autre direction.
Pour pas qu’il me voie (comme s’il m’oubliait pas dès qu’il entrait là-dedans).
On m’a offert une passe de stationnement valide jusqu’à 6 am. J’ai marché deux blocs.
J’y ai repensé:
peut-être que ça serait bien pour moi de penser à autre chose qu’à ma “carière artistique”…un peu de stress proactif, oui!
Il faisait tellement froid dehors je me suis sentie ridicule. J’ai coincé la passe de parking dans là machine où les gens vont payer en espérant que quelqu’un d’autre la trouvera.
J’ai conduit jusqu’au café à côté d’où il vit, presque repue du stress mental que je venais de me causer.
Repue d’avoir fait un choix et de ne pas avoir saisi l’opportunité.
Satisfaite de me connaître et de savoir que quelque chose de mieux s’en vient, même si ça veut dire 400$ de moins à court terme.
Je t’aime, que je me dis.
J’espère que quelqu’un a trouvé la passe de stationnement.
PS: Ça vous dit de danser le swing sur de la musique live, ce soir? Venez au O-town Showdown!
PPS: SVP une aventure, quelqu’un! (mais pas une de coeur de pierre et d’égratignures!)